- propre\ à\ rien
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• 1090; lat. propriusI ♦ Adj. A ♦ (Idée d'appartenance ⇒ propriété)1 ♦ (Après le nom) Qui appartient d'une manière exclusive ou particulière à une personne, une chose, un groupe. ⇒ distinctif, exclusif, personnel. Avoir des qualités propres. Remettre des papiers en mains propres à leur destinataire.♢ Astron. Mouvement propre d'un astre, d'une étoile, son déplacement angulaire indépendamment des mouvements de la Terre et de l'aberration astronomique.♢ Fréquence propre d'un système oscillant : fréquence à laquelle oscille ce système livré à lui-même.♢ NOM PROPRE (opposé à nom commun, ainsi qu'aux autres mots de la langue) : nom qui s'applique à un individu, un objet unique, une réalité individuelle qu'il désigne (alors que le nom commun correspond à une classe, une idée générale, un sens). Jean, Napoléon, Paris, O. N. U., France, Louvre sont des noms propres. Les noms propres prennent une majuscule. Dictionnaire de noms propres. « Et Dieu sait que je n'ai pas, autant que mon mari, la mémoire des noms propres » (Duhamel).♢ Sens propre : sens d'un mot considéré comme antérieur aux autres (logiquement ou historiquement). ⇒ littéral. Mot employé au sens propre. Au sens propre du mot. Sens propre et sens figuré.♢ Dr. Qui est possédé en toute propriété (opposé à commun). Biens propres, dans le régime de la communauté. Fonds propres.2 ♦ (1562) PROPRE À : particulier à. ⇒ spécifique. Attribut, caractère propre à une chose, une personne, un ensemble. Traits propres à certains individus. « L'enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres » (Rousseau).3 ♦ (Sens affaibli, employé avec un poss., avant le nom) « Voici ce que j'ai entendu de mes propres oreilles et vu de ma propre vue » ( France). De ses propres mains. De ses propres deniers. Par ses propres moyens. Dans leur propre intérêt. De leur propre autorité. De sa propre initiative, de son propre chef. De son propre cru. Par sa propre faute. Il l'a soignée comme sa propre mère.♢ (Exprimant l'appartenance et placé devant le nom présenté comme étant l'être, la chose en question) ⇒ même. Ce sont ses propres mots. « C'était la propre maison de Pierre Ronsard » (Gautier). ⇒ véritable.4 ♦ Vx L'AMOUR PROPRE, qu'on a pour soi. ⇒ amour-propre.5 ♦ (1538) Après le nom Qui convient particulièrement. — (Choses) ⇒ approprié, convenable. Le mot propre. ⇒ exact, juste. « Les œufs gluants de grenouilles qui me faisaient horreur : horreur est le mot propre » (Stendhal) .♢ PROPRE À (avec un nom) :fait pour. Une obscurité propre au recueillement. ⇒ propice. L'objet est peu propre à cet usage. « un lieu propre à la rêverie et aux rendez-vous » (Henriot). Rendre propre à qqch. : faire servir à un but. — (Avec l'inf.) Une discipline propre à former des hommes (cf. De nature à). Rien « n'était plus propre à me toucher que cette émotion contenue » (A. Gide).6 ♦ (Personnes) PROPRE À : (vieilli) apte, capable par sa personnalité, ses capacités, ses connaissances. « On pense à moi pour une place, mais par malheur, j'y étais propre » (Beaumarchais). « Propre à tout pour les autres, bon à rien pour moi : me voilà » (Chateaubriand). Mod. Être propre à remplir un emploi.♢ Subst. Vieilli PROPRE À RIEN :personne qui ne sait rien faire ou ne veut rien faire, qui ne peut se rendre utile. ⇒ incapable, nul. « Elle le traitait de propre à rien, parce qu'il gagnait de l'argent sans rien faire » (Maupassant). Une propre à rien. Des propres à rien.B ♦ ⇒ propreté. (En attribut ou après le nom)1 ♦ (v. 1280) Vieilli Qui a l'aspect convenable, net. ⇒ 1. net. Une tenue propre. ⇒ décent. Mod. Une copie propre. Subst. Mettre, recopier au propre, au net (opposé à au brouillon) .♢ Par ext. Fait convenablement. Voilà du travail propre. ⇒ correct. Pianiste qui a un jeu propre.2 ♦ (1640) Cour. Qui n'a aucune trace d'ordure, de crasse, de poussière, de souillure. Maison, appartement propre. Hôtel modeste mais propre. Tout était propre et net. Vaisselle, verres propres. Draps bien propres. ⇒ 1. blanc, immaculé, impeccable. « Pourquoi sous cet habit, qui est très propre, une chemise sale ? » (Diderot). Avoir les mains propres. — Subst., fam. Ça sent le propre.♢ Par ext. (d'une action, d'une occupation) « elle aime ce métier [la menuiserie] parce qu'il est propre » (Rousseau). Ne mange pas avec les doigts, ce n'est pas propre.♢ (Personnes) Qui se lave souvent; dont le corps et les vêtements sont débarrassés de toute impureté. Propre comme un sou neuf. Être propre sur soi; iron. convenable, comme il faut. « bouclé, marié, un enfant, bien propre sur lui » (Le Monde, 1987). — Loc. fam. (Iron.) Un petit vieux bien propre.♢ Fig. et par antiphr. Dans une mauvaise situation. Nous sommes propres, nous voilà propres ! ⇒ 1. frais (cf. Dans de beaux draps). « Ah ! bon sang ! nous serions propres ! » (Zola).♢ Qui a le contrôle de ses fonctions naturelles. Cet enfant a été propre vers un an.♢ Qui ne pollue pas ou qui pollue peu. Voitures propres. Usine propre. — Guerre propre.3 ♦ (av. 1875) Fig. Qui ne manque pas à l'honneur pour des raisons d'intérêt, dont la réputation est sans tache. C'est un homme propre en qui l'on peut avoir confiance.♢ Qui est honnête, moral; honnêtement gagné. « ce n'était pas de l'argent assez propre pour qu'un honnête homme y touchât » (Zola). Argent propre et argent blanchi. « ce qui reste d'un peu propre en nous-mêmes » (Mac Orlan). Une affaire pas très propre.♢ N. m. Par antiphr. C'est du propre ! se dit d'une chose sale, et fig. d'un comportement indécent, immoral. « Eh ben vrai, alors c'est du propre ! déclara Lahrier, qui fit halte sur place » (Courteline).II ♦ N. m. (XIIIe)1 ♦ EN PROPRE : possédé à l'exclusion de tout autre. Avoir un bien en propre, à soi (⇒ propriété) . « Tant de particularités que la Bretagne possède en propre » (Renan). « Les universités possédaient des biens en propre, comme le clergé » (Mme de Staël).2 ♦ Dr. Biens de la femme ou du mari qui restent la propriété exclusive de chacun, dans le régime matrimonial de la communauté. « les propres de madame Claës [...] devaient monter à une somme d'environ quinze cent mille francs » (Balzac). Annexe de propre.3 ♦ (1718) Liturg. Élément de célébration qui est propre à un saint, un temps, un lieu, et ne fait partie ni de l'ordinaire ni du commun. Propre du temps. Propre des saints.4 ♦ Cour. LE PROPRE DE : qualité distinctive qui appartient à une chose, une personne. ⇒ apanage, particularité. « Pour ce que rire est le propre de l'homme » (Rabelais). « Le propre de chaque chose doit être cherché. Le propre de la puissance est de protéger » (Pascal).5 ♦ AU PROPRE : au sens propre, littéral. Se dit au propre et au figuré.⊗ CONTR. Collectif, commun; impropre, incapable. Malpropre; crasseux , 2. négligé, sale, sali, souillé, taché; polluant; malhonnête; immoral, indécent.
Encyclopédie Universelle. 2012.